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La terre qui penche de Carole Martinez

aperçu :
 
Carole MARTINEZ :
née le 10 novembre 1966 à Créhange, est une romancière française.
Elle est professeur de français pendant plusieurs années et se lance finalement dans l'écriture en 2005.
autres romans qui ont reçu de nombreux prix :
° Le Cœur cousu (2007)
° Du domaine des Murmures (2011)
 
Son dernier ouvrage : Les roses fauves.
 
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4ème de couverture :
 
Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas. 
"Vieille âme" et "petite fille" partagent la même tombe et leurs récits alternent.
 
" À tes côtés, je m’émerveille.
Blottie dans mon ombre, tu partages ma couche.
Tu dors, ô mon enfance,
Et, pour l’éternité, dans la tombe, je veille.
 
Nous sommes mortes à 12 ans et , depuis, j'ai vieilli, infiniment, à regarder le monde sans en être."

L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend.
Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais?

Par la force d’une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l’orée du rêve...

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C’est au 14è siècle, à la fin de la Guerre de Cent ans, que vit Blanche sur cette "terre qui penche" (région entre Dole et Pontarlier, rivière La Loue, rivière féérique adorée et crainte à la fois, Jura).
Enfin....., qu’elle vivait plutôt car, comme nous finirons assez vite par le comprendre, c’est une enfant morte à douze ans, devenue une âme errante à l’insondable vieillesse qui nous conte, à distance, la vie et l’expérience d’une jeune fille, celle qu’elle fut avant d’être l’une de ces victimes des innombrables fléaux de son temps : un roman à deux voix, presque un dialogue mais pas tout à fait, entre la jeune Blanche et La Vieille Âme qu’elle est devenue.
   
   Blanche ne rêve que de savoir lire et écrire. 
Un plaisir dont la prive un père autoritaire et brutal au prétexte que ces activités corrompent l’esprit faible d’une femme. Un père aux pouvoirs infinis depuis que la mère de Blanche a mystérieusement disparu. Un père qui n’a de cesse de tromper sa rage de la perte d’une épouse adorée en exerçant sans relâche son droit de cuissage sur sa domesticité sous les yeux de sa fille, sans vergogne ni retenue.
   
   Aussi, lorsque celui-ci emmène Blanche, sans la moindre explication, au Domaine des murmures, après l’avoir revêtue de ses plus beaux atours, elle qui jusqu’ici n’eut droit qu’à des hardes, la jeune fille tente de comprendre ce qu’on attend d’elle.....
 
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EXTRAITS :
 
"Être père n'est pas une affaire naturelle. Je ne me souviens pas vraiment du mien, il était une grande figure absente, un mythe construit par la parole de ma mère et par celle de ses gens, mon père était un modèle, un nom, un château, une terre, de grandes batailles, mon père contenait son père et le père de son père, mon père était l'incarnation d'une lignée que j'ai appris à respecter, à vénérer. J'ai songé alors que, depuis des générations, les hommes de ma maison devenaient pères en observant, en construisant ou en renversant leur propre père, pas en se penchant sur leurs enfants."
 
-  "Les enfants étaient rares en ce monde.

Ils étaient si petits lors du premier passage de la Male Mort, presque dix ans plus tôt, qu'elle n'en avait fait qu'une bouchée...
C'est alors que, pour lutter contre le vide, les femmes se sont remises à l'ouvrage. Elles ont travaillé à repeupler la terre. Leurs ventres se sont enflés de petits...
Les femmes ont engendré de la jeunesse à foison pour résister à leur grande peine, pour ravauder leurs coeurs."

-  "Si je me souviens de ma vie charnelle, c’est grâce à toi mon enfance. Ton sommeil nous protège de l’oubli.
Je me souviens, car tu as gardé ta vie intacte dans ta mémoire de petite fille et que tu la parcours, à voix haute, tandis que tu dors. Alors, tout contre toi, moi, « la vieillarde », j’écoute mon enfance causer. Je t'écoute conjuguer jadis au présent et je m’émerveille."
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Carole Martinez confère à ce récit moyenâgeux une réelle magie, alliant la saveur d'un langage d'époque à une réelle poésie de l'image et du style ; elle manie une très belle langue française !
Grande conteuse !!
❤❤❤
Belles lectures !
 

 

 

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