River of time de Jon Swain

25 ans après sa première parution, le récit des guerres d'Indochine (Vietnam, Cambodge, Laos, ...) du reporter britannique JON SWAIN est traduit pour la première fois en français.
Aperçu :
Jon SWAIN :
Né à Londres en 1948, Jon Swain fut d’abord correspondant du Sunday Times à Paris, mais nourrissait des envies d’aventures, attisées, selon son propre aveu, par son passage dans la Légion étrangère.
 « Finalement, un coup d’État exauça mes prières ». À Phnom Penh, escale cambodgienne du majestueux Mékong, un prince est destitué, entraînant la jeune République Khmère dans le conflit du Vietnam voisin.
 Entre 1970 et 1975, c’est dans ces deux pays mutilés, puis au Laos et brièvement en Thaïlande, que Jon Swain est correspondant pour le bureau anglais de l’AFP.
Il raconte ces années dans ses mémoires : "River of time". 
De la rivière du Mékong à l'exode des "boat people", en passant par la présence militaire française, Jon Swain n'oublie rien de ces années de désolation dont il a été un témoin impuissant, mais précieux.
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1970. Jon Swain a vingt-deux ans. Il couvre la guerre du Vietnam et est l’un des rares journalistes présents à Phnom Penh (Cambodge, 1975) quand la ville tombe aux mains des Khmers rouges. Capturé, il échappe de peu à l’exécution grâce à l’interprète cambodgien du New York Times, Dith Pran
Au Cambodge, on jouait le premier acte d’une tragédie qui durera dix ans. 
Lon Nol venait de réussir son coup d’État contre Norodom Sihanouk et dans le pays, outre la présence des troupes « Viet-Cong » (le Front National de Libération du Sud-Vietnam), se mettait en place une effroyable guerre civile.
Les Khmers Rouges (mouvement politique et militaire communiste radical d'inspiration maoïste, qui dirigera le Cambodge de 1975 à 1979) s’organisaient dans les maquis et les attentats se multipliaient en ville. 
L’auteur retranscrit cette tragédie humaine avec d’autant plus d’émotion qu’il était parfois sorti de son rôle de journaliste, comme lorsqu’il voulut transporter vers l’hôpital une petite fille blessée après un attentat à la grenade contre le cinéma Khemara de Phnom Penh.
Les pays de l’ex-Indochine gardaient encore un certain "romantisme" lié à l’imaginaire colonial. Jon Swain le résume d’ailleurs en une formule amusante. Adolescent, il pensait que l’attrait supérieur du colonialisme français en comparaison du colonialisme britannique se résumait en trois « B » : bars, boulevards et bordels (p.25). Bien sûr, la formule est simpliste et il le reconnaît volontiers, mais bordels et fumeries d’opium formaient effectivement une partie du décor. 
Vietnam, Cambodge et Laos étaient indépendants, mais il restait des traces des Français. Celles-ci s’effaçaient petit à petit et Jon Swain, en aventurier et en poète à la fois, avait su percevoir la beauté qu’il y avait dans la décadence des deux villes où il vécut entre 1970 et 1975, Phnom Penh et Saïgon.
Quant au reportage de guerre, Jon Swain ne faisait pas les choses à moitié. Doué d’un courage physique impressionnant, il a souvent travaillé dans des zones de combat où il risquait d’être abattu, comme ce fut le cas de nombre de ses confrères. Deux passages particulièrement révélateurs en la matière sont à retenir : 
                                      Le premier est une remontée du Mékong en 1974 sur un vieux rafiot, le Bonanza Three, depuis Saïgon, avec pour but de ravitailler Phnom Penh en riz. C’était probablement à l’époque l’itinéraire fluvial le plus dangereux du monde.
                                      Le second passage est une évocation de la vie et des combats des soldats de l’Armée de la République du Vietnam (ARVN), après 1973, du côté de Pleïku, dans les hauts plateaux du centre du Vietnam. C’était-là un angle rare : les journalistes occidentaux couvraient le plus souvent les combats des troupes américaines et, s’ils accompagnaient parfois les Sud-Vietnamiens, très rares sont ceux qui l’ont fait après les accords de Paris. En faisant le portrait d’un soldat de l’ARVN tué au front, Pham Van Nu, Jon Swain rend aussi hommage à ceux qui sont aujourd’hui les grands oubliés de ce conflit.
En avril 1975, les Khmers rouges sont aux portes de Phnom Penh. Jon Swain, sans réussir à s’expliquer son choix, décide de retourner dans cette ville par le dernier avion au décollage de Bangkok. Le chapitre qu’il consacre à la chute de Phnom Penh est bouleversant. D’abord, en raison de son histoire personnelle : kidnappé en compagnie de Sydney Schanberg, le correspondant du New York Times, il n’aura la vie sauve que grâce à Dith Pran, l’interprète et fixeur (guide-interprète) de ce dernier. Mais les deux journalistes ne pourront lui rendre la faveur. Ils ne parviendront pas à l’aider à s’échapper et Pran connaîtra l’enfer des camps de travail des Khmers Rouges pendant plus de trois ans. 
Comme l’indique la quatrième de couverture du livre, c’est cette histoire qui a inspiré le film La Déchirure de Roland Joffé en 1984. (lien ci-dessous).
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Hommage éternel aux nombreux journalistes et photographes tombés là-bas, mais aussi à ces personnages métissés par l’Occident qui animent  l’ancienne “perle de l’Asie”.
Témoignage rare sur ce conflit.
Documentaire Cambodge, année zéro / Pilger-Munro (journalistes) :
https://vimeo.com/17634265  
lien extrait film :
https://www.youtube.com/watch?v=0Um2j1iEj1k  
 
On apprend la mort du tortionnaire khmer rouge Douch ....
complément au livre présenté :

❤❤❤

Belles lectures !
 

adulte lecture

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