Rien n'est noir de Claire Berest

Aperçu :

Claire BEREST : née le 14 juillet 1982 à Paris, est une écrivaine française. Diplômée d'un Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), elle enseigne quelque temps en ZEP avant de démissionner : en a fait un livre.

"La lutte des classes : Pourquoi j'ai démissionné de l'Éducation nationale" éditions Léo Scheer, 2012.

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Ce livre (roman) nous plonge dans la vie de l'artiste-peintre mexicaine Frida Khalo (1907-1954).

Autoportrait avec Bonito !

Elle eut une vie hors norme : atteinte enfant de la polio, victime à dix-huit ans d'un grave accident de bus qui lui laissa de terribles séquelles, elle se forma elle-même à la peinture, épousa Diego Rivera, peintre mexicain mondialement connu pour ses fresques murales, devint elle-même célèbre pour ses oeuvres uniques.

Personnalité solaire et au tempérament de feu superbement rendue par Claire Berest dans un style d'écriture brillante, toujours colorée, sensuelle, une belle sensibilité à fleur de mots. L'auteur nous fait ressentir tout le mal être de l'artiste mais également ses joies, son honnêteté, sa volonté de vivre au travers de sa peinture et de son histoire d'amour passionnée avec le muraliste Diego Rivera.

Claire Berest nous fait vivre les amours tumultueuses de deux êtres passionnés  : cette passion à la fois destructrice et source de création...

Elle nous peint avec précision cet univers d'artistes où toutes les occasions sont bonnes à faire la fête, où les classes en lutte se réconcilient le temps d'une cuite.

"Les fêtes ne se terminent pas, elles se déplacent...."

Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé et ses manières excessives d'inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. 

Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. 

Elle aime les manifestations politiques (elle est encartée au parti communiste), mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. 

Et elle peint. Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son "crapaud insatiable", fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.

     "Tu es en train d’asseoir ta renommée, ton talent s’affermit, et au moment où les gens commencent à s’intéresser à Frida Kahlo, à comprendre que tu es une des artistes les plus importantes de l’époque, toi tu rentres te cacher à Coyoacán, avec tes poupées et tes animaux et tes superstitions au lieu de te jeter dans l’arène, de te battre et de prendre de l’ampleur.– Qu’est-ce que tu veux ? Je ne suis pas toi, Diego, j’ai essayé, mais je ne suis pas toi. Je n’ai pas envie d’être célèbre. Je me fous de l’arène, je me fous de ces pince-fesses de bourgeois, je ne suis pas en train de forger une carrière. Moi, je ne me bats pas, Diego ? Je passe la moitié de ma vie à l’hôpital à me faire charcuter comme si j’étais un bout de viande sur l’étal d’un boucher ! Je ne suis pas malade, je suis brisée ! À Paris, j’ai cru que j’allais mourir. J’ai mal partout, j’ai mal tout le temps. Je ne parviens pas à imaginer ce que c’est que de ne pas ressentir de douleurs dans le dos, dans les mains, dans les jambes, dans le ventre. Je n’ai pas des pieds, j’ai des sabots, on m’a déjà enlevé des orteils, je boite ; dans les cabarets, je ne peux plus que regarder les autres danser. Je ne compte même plus mes fausses couches. Quatre, cinq ou six ? Et tu me dis que je ne me bats pas ? Je vis avec toi depuis dix ans, et tu oses dire que je ne me bats pas."


Chaque titre de chapitre est une nuance de bleu, de rouge, de jaune et de noir. Toute une vie qui s'étale sur une palette !.

Une belle lecture et une excellente façon de (re)-découvrir Frida et Diego dans le Mexique des années 30.

Frida

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Belles lectures !

 

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