Articles de isabelle_aubry
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Replay de Ken Grimwood
- Par isabelle_aubry
- Le 31/03/2021
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Voici un livre de la bibli de V.le C.Ken GRIMWOOD :né le 27 février 1944 à Dothan en Alabama et décédé le 6 juin 2003 (à 59 ans) à Santa Barbara en Californie, est un auteur de fiction américain.Les thèmes de prédilections de Ken Grimwood tournent autour de l'affirmation de soi et du contrôle de sa vie.En 1988, il reçoit le prix World Fantasy du meilleur roman pour Replay.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouve dans son bureau new-yorkais, et écoute sa femme lui répéter au téléphone: – Il nous faut, il nous faut… Il leur faudrait, bien sûr, un enfant, une maison plus confortable. Mais surtout parler. A coeur ouvert.Sur ce, Jeff meurt d’une crise cardiaque.Il se réveille en 1963, à l’âge de dix-huit ans, dans son ancienne chambre d’université.Va-t-il connaître le même avenir? Non, car ses souvenirs sont intacts. Il sait qui va gagner le prochain Derby, et ce qu’il en sera d’IBM et d’Apple…De quoi devenir l’homme le plus puissant du monde, jusqu’à sa deuxième mort, et qu’une troisième, puis une quatrième vie commencent…&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Très bon livre que voilà ! Le thème y est évidemment pour beaucoup : Replay parle en effet et comme son titre l’indique d’un homme qui n’a de cesse de recommencer sa vie, encore et encore et pour une durée qui semble éternelle. Un thème très séduisant, donc, car intriguant : qui n’a jamais caressé l’espoir ou à tout le moins, rêvé d’avoir une seconde vie pour agir ou considérer ses choix différemment ?Le thème de la boucle temporelle, où le héros garde toute la mémoire de l’itération précédente, n’est pas à proprement parler original.Là où Replay devient intéressant, c’est sur l’ampleur de la boucle, des dizaines d’années...Disons que tout n’est pas aussi classique qu’on pourrait le croire de prime abord dans ce mécanisme de boucle temporelle : car Replay est avant tout une formidable introspection, une belle oeuvre empreinte d’une douce mélancolie...À chaque nouvelle vie, de nouveaux axes de progression, de nouveaux challenges, de nouveaux buts, mais aussi de nouveaux choix à faire. Fort des souvenirs de la précédente, des leçons tirées, il devient possible de toucher du doigt la vie parfaite, celle qui servirait d’exemple.Est-ce un but atteignable ? Réaliste ?La dernière vie sera-t-elle celle où Jeff aura tout compris ?&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Replay est une invitation au voyage (dans le temps, l’espace et l’âme) et une expédition à la recherche du sens de la vie.C’est le seul roman de Ken Grimwood publié en français.
[L’auteur est mort d’une crise cardiaque… comme le personnage principal de Replay qui meurt dès la première page du roman.
Le hasard est d’autant plus ironique que Ken Grimwood est mort alors qu’il était en pleine écriture d’une suite de Replay, 15 ans après, lui qui avait repoussé l’idée jusque là…]&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Et vous, si vous pouviez recommencer votre vie, que changeriez-vous ?❤❤❤Belles lectures ! -
Le dit de Tian Yi de F. CHENG
- Par isabelle_aubry
- Le 24/01/2021
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Un livre de la bibli de V. le C..François CHENG :(nom d'auteur ; nom chinois : 程抱一 ; pinyin : Chéng Bàoyī ; litt. « qui embrasse l'unité ») né le 30 août 1929 à Nanchang dans la province du Jiangxi, est un écrivain, poète et calligraphe chinois naturalisé français en 1971, membre de l'Académie française depuis 2002.Il est issu d'une famille de lettrés et d'universitaires. Après des études à l'Université de Nankin, François Cheng arrive à Paris avec ses parents en 1948 lorsque son père obtient un poste à l'Unesco en tant que spécialiste des sciences de l’éducation. Alors que sa famille émigre aux États-Unis en 1949 en raison de la guerre civile chinoise, il décide de s'installer définitivement en France, motivé par sa passion pour la culture française.Il habite en Touraine depuis 60 ans.
Ses travaux se composent de traductions des poètes français en chinois et des poètes chinois en français, d’essais sur la pensée et l’esthétique chinoises, de monographies consacrées à l’art chinois, de recueils de poésies, de romans et d’un album de ses propres calligraphies.Il se verra attribuer le prix André Malraux pour "Shitao, la saveur du monde", dans le domaine du livre d'art. Le prix Roger Caillois pour ses essais et son recueil de poèmes "Double chant", le prix Femina pour son roman " Le dit de Tianyi "et le Grand Prix de la Francophonie pour l'ensemble de son oeuvre. -
Je suis une légende de R. Matheson
- Par isabelle_aubry
- Le 24/01/2021
- Dans Livre
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ivre de la bibli de V. le C.Richard MATHESON:né le 20 février 1926 à Allendale au New Jersey et mort le 23 juin 2013 à Calabasas en Californie, était un écrivain et scénariste américain.Ses genres de prédilection sont la science-fiction et l’épouvante. Il a acquis sa renommée dans le monde de la science-fiction grâce à deux romans devenus des classiques du genre : "Je suis une légende" et "L'homme qui rétrécit", tous deux adaptés au cinéma.[La dernière adaptation ciné avec Will Smith est très éloignée de l'histoire originelle.]Au fil des années, Matheson a été source d'inspiration pour nombre d'artistes (écrivains, cinéastes...) de la science-fiction, notamment Stephen King, George A. Romero, ou encore Chris Carter, le créateur de la série télévisée X-Files : aux frontières du réel (dans cette dernière, un personnage semi-récurrent, sénateur, porte d'ailleurs, en hommage, le nom de Richard Matheson).~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Précurseur du genre « apocalyptique », Matheson préfigurait tout un pan de l’univers de la SF contemporaine (paysages urbains ravagés, épidémie meurtrière, humanité en déroute…). Cristallisant les craintes de son époque (le clivage Est-Ouest et la peur du nucléaire, les armes bactériologiques et la perte de la foi), il trouve plus que jamais écho aujourd’hui, en cette ère de guerre contre le terrorisme, de dérèglement climatique et de pandémie .4ème de couverture :Chaque jour, Robert Neville doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus (germe?) incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil...Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme.
Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~La structure narrative du roman est pour beaucoup dans l’intérêt que suscite le récit.Le lecteur ne comprend pas immédiatement le contexte, Matheson va lui divulguer les pièces du puzzle au fur et à mesure, aiguisant ainsi sa curiosité.
Parfaitement calibré sur 3 années et avec un art très cinématographique mêlant flash back, ellipses et rencontres inopinées, Matheson sait maintenir le rythme et ménager quelques chutes à suspense pour tenir son lecteur en alerte. Sans pour autant trop en faire.Jusqu’au dernier chapitre, on ignore tout du dénouement.Si le sujet, les vampires, n'est pas original, son traitement l'est.Ici, tout est examiné d'un point de vue "scientifique" : le héros, en tout cas, essaye de rationaliser ce qui lui arrive pour mieux le supporter, pour essayer et de le comprendre et ainsi y trouver une solution qui lui permettra de s'en sortir.Le pays des autres de L. Slimani
- Par isabelle_aubry
- Le 24/01/2021
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"En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s'éprend d'Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l'armée française.
Après la Libération, elle quitte son pays pour suivre au Maroc celui qui va devenir son mari. Le couple s'installe à Meknès, ville de garnison et de colons, où le système de ségrégation coloniale s'applique avec rigueur.
Amine récupère ses terres, rocailleuses ingrates et commence alors une période très dure pour la famille.
Mathilde accouche de deux enfants : Aïcha et Sélim.
Au prix de nombreux sacrifices et vexations, Amine parvient à organiser son domaine, en s'alliant avec un médecin hongrois, Dragan Palosi, qui va devenir un ami très proche.
Mathilde se sent étouffée par le climat rigoriste du Maroc, par sa solitude à la ferme, par la méfiance qu'elle inspire en tant qu'étrangère et par le manque d'argent. Les relations entre les colons et les indigènes sont très tendues, et Amine se trouve pris entre deux feux : marié à une Française, propriétaire terrien employant des ouvriers marocains, il est assimilé aux colons par les autochtones, et méprisé et humilié par les Français parce qu'il est marocain. Il est fier de sa femme, de son courage, de sa beauté particulière, de son fort tempérament, mais il en a honte aussi car elle ne fait pas preuve de la modestie ni de la soumission convenables.
Alors qu'Amine commence à récolter les fruits de son travail harassant, des émeutes éclatent, les plantations sont incendiées : le roman se clôt sur des scènes de violence inaugurant l'accès du pays à l'indépendance en 1956."
L'auteure décrit très bien les difficultés de ce couple mixte face aux populations locales et aux Français installés en vainqueurs dans ce pays dont ils méprisent les habitants. Ils sont étrangers à tous.
Très beau roman bien documenté.
Lumière d'août de W. Faulkner
- Par isabelle_aubry
- Le 24/01/2021
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lUn ivre de la bibli de V.le C.William FAULKNER :qu'on ne présente "presque plus"....est un romancier et nouvelliste américain, né William Cuthbert Falkner le 25 septembre 1897 à New Albany, dans l'État du Mississippi, et mort le 6 juillet 1962 à Byhalia dans le même État.Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1949, alors qu'il est encore relativement peu connu.Faulkner, qui a situé la plupart de ses récits dans son État natal du Mississippi, est l'un des écrivains du Sud américain les plus marquants.Ses romans les plus connus sont Le Bruit et la Fureur (1929), Tandis que j'agonise (1930), Sanctuaire (1931), Lumière d'août (1932) et Absalon, Absalon ! (1936), souvent considéré comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre de la littérature universelle.Il est reconnu pour être un écrivain difficile à l'écriture tortueuse, qui rebute de nombreux lecteurs."Lumière d'août" : c'est sans doute le roman de Faulkner le plus construit, celui qui se rapproche le plus peut être d'un grand roman classique, que j'ai trouvé plus abordable.Le livre s'ouvre et se ferme sur Lena, jeune femme enceinte au début de l'histoire et qui a traversé plusieurs Etats à la recherche du père de son enfant.Et entre ce début et cette fin qui irradient cette lumière présente dans le titre, il y a la violence, l'injustice, la bêtise et la souffrance d'êtres qui n'arrivent pas à trouver leur place.
Au centre, Joe Christmas, "nègre blanc", dont on découvre petit à petit la terrible histoire, qui met en évidence toutes les failles et toutes les violences de cette société du Sud, puritaine, raciste, n'acceptant pas l'altérité ni entre les races ni entre les sexes, fondée sur la haine de l'autre et la haine de soi-même en définitif.«La main allait, lente et calme, le long du flanc invisible. Il ne répondit pas tout de suite. Non qu'il essayât de l'intriguer. Il avait l'air de ne pas se rappeller qu'il devait en dire davantage. Elle répéta la question. Alors, il lui dit :
- J'ai du sang noir.
Elle resta étendue, parfaitement immobile, mais d'une immobilité différente. Mais il ne parut point s'en apercevoir. Il était couché, calme aussi et, de sa main, doucement lui caressait le flanc.»Faulkner reprend presque systématiquement les mêmes événements perçus par différents regards, expérimente le récit sous forme de dialogue, monologue ou narration, et son écriture est belle mais parfois difficile à suivre. Les époques se recoupent, les membres d'une même famille se confondent..... donc une lecture qui demande de la concentration ...et de la persévérance^^!!~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Lena Grove, sur laquelle s'ouvre le roman, est une jeune femme originaire de l'Alabama, qui a pris la route de Jefferson et donc du Mississippi afin de rejoindre un certain Lucas Burch, beau parleur qui lui a fait un enfant mais dont elle ne doute pas qu'il soit parti à la ville pour y trouver du travail et préparer leur avenir commun. Simple, gentille, pas aussi naïve qu'on serait en droit de se l'imaginer, Lena est un personnage lumineux, apaisant, qui, une fois n'est pas coutume dans l'univers faulknerien, verra le Destin lui sourire....[Une « lumière », à cette époque, était un terme argotique qui désignait une grossesse ; la « Lumière d'août » fait donc également référence à la grossesse et à l'accouchement de Lena Grove].Joe Christmas est un personnage énigmatique, orphelin dès son plus jeune âge, métis, qui en arrivera à la trentaine à assassiner miss Burden, une femme blanche ; quoique blanc, il pense avoir un ascendant noir, conviction intime que le narrateur confirmera au cours du récit.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Les personnages de Lumière d'août ont de multiples facettes et chacun d'eux est à la fois sujet et objet, observateur et observé, tourmenté par lui-même et tourmenté par les autres, bourreau et victime.❤❤❤Nuit de la lecture 2021
- Par isabelle_aubry
- Le 23/01/2021
- Dans Livre
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Une lecture d'un conte de Noël...
La goûteuse d' Hitler de Rosella Postorino
- Par isabelle_aubry
- Le 09/01/2021
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Un livre de la bibli de V.le C..
Rosella POSTORINO :Née à Reggio de Calabre en 1978, elle a grandi à San Lorenzo al Mare, en Ligurie.Premier livre de Rosella Postorino traduit en français, "Le assaggiatrici" ("Les goûteuses") est sorti en 2018 en Italie où il a rencontré un énorme succès critique et populaire, remportant de nombreux prix dont le prestigieux prix Campiello.Prix des lecteurs Livre de Poche 2020.La traduction française de son roman (D. Vittoz) a remporté le 25e Prix Jean Monnet lors du Littératures Européennes Cognac Festival 2019.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Base historique :Margot Woelk (ou Wölk) (27 décembre 1917 - 2014) était une des goûteuses d'Adolf Hitler. Elle faisait partie d'un groupe de quinze jeunes femmes qui, en 1942, ont dû tester la nourriture d'Hitler à la Wolfsschanze ("tanière du loup") pour s'assurer qu'elle n'était pas empoisonnée.Margot Woelk sera la seule survivante de ce groupe et ne témoignera de cet épisode de sa vie que deux ans avant sa mort, soixante-dix ans après les faits.Selon un article de Sven Felix Kellerhoff dans Die Welt, Hitler n'avait pas de goûteur personnel. Cependant, Margot Woelk ne prétend pas avoir été à la Wolfsschanze. Le test préliminaire avait lieu en dehors. Vraisemblablement, seuls des échantillons de livraisons de nourriture étaient goûtés.
L'historien Arnd Bauerkämper lui, confirme qu'Hitler a utilisé des goûteurs parce qu'il avait peur d'être assassiné. Il avait son cuisinier personnel.En 1944, les services secrets britanniques ont abandonné le plan d'empoisonner la nourriture du dictateur parce qu'on soupçonnait qu'il utilisait des goûteurs.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Ce livre est un roman.4ème de couverture :1943.Reclus dans son quartier général en Prusse orientale (Pologne), terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses.Parmi elles, Rosa. Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière.Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire.Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Rosella Postorino :« Dès que j’ai posé les yeux sur cette histoire, j’ai été foudroyée, raconte Rosella Postorino. La vie de Margot Wölk était remplie de contradictions. Elle ne croyait ni en Hitler ni au régime nazi, pourtant elle a risqué sa vie pour eux. Elle était également privilégiée, puisqu’elle pouvait manger trois fois par jour alors que le reste de la population mourait de faim. Elle était à la fois victime et complice.
Mais devient-on implicitement coupable dès lors qu’on est inapte ou qu’on refuse d’agir ? « C’est une faute métaphysique, celle de rester vivant tandis que les uns et les autres succombent ou vivent des injustices. Ça ne concerne pas uniquement les gens qui ont vécu la Deuxième Guerre mondiale ou un régime dictatorial. »Ce livre n'est pas un roman biographique et, s'il fait référence à de nombreux événements réels et s'appuie sur une documentation sérieuse et précise, il s'avère un roman au cadre certes historique mais de très libre facture.Rosella Postorino imagine en grande partie son héroïne narratrice, jeune Allemande issue d'une famille non nazie qui a dû s'adapter pour survivre, et elle se glisse dans son corps et son esprit, au plus près de ses sensations et de ses émotions, de ses réflexions et de ses interrogations...&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&EXTRAITS :- "Le repas terminé, deux SS se sont approchés et la femme à ma gauche s’est levée.« On ne bouge pas ! Rassieds-toi ! »
Elle s’est laissée retomber comme s’ils lui avaient donné une bourrade. Une de ses tresses roulées en macaron s’est échappée de son épingle dans un léger balancement.
« Vous n’avez pas le droit de vous lever. Vous resterez ici, à table, jusqu’à nouvel ordre. En silence. Si les plats sont empoisonnés, l’effet sera rapide. » Le SS nous a dévisagées une à une, guettant nos réactions. Personne n’a bronché. Puis il s’est adressé de nouveau à celle qui s’était levée : elle portait le Dirndl traditionnel et avait peut-être voulu manifester sa déférence. « C’est l’affaire d’une heure, rassure-toi. Dans une heure, vous serez libres.
– Ou mortes », a souligné un de leurs hommes."- "On s'habitue aux sirènes, à dormir tout habillé pour se précipiter au refuge, quand elles retentissent, on s'habitue à la faim, à la soif. Je m'étais habituée à être payée pour manger. Ce qui pouvait sembler être un privilège était un travail comme un autre."- "Ma colère contre Hitler était personnelle. Il m' avait privée de mon mari et chaque jour je risquais ma vie pour lui. Mon existence était entre ses mains, voilà ce que je détestais. Hitler me nourrissait, et cette nourriture pouvait me tuer.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Dépassant les alibis faciles qu'on se donne pour évacuer sa responsabilité," La goûteuse d'Hitler" interroge ainsi chacun très concrètement sur sa capacité d'adaptation pour survivre, sur son refus de voir et de savoir, sur sa capacité de tolérance de l'horreur.Avec finesse et malice, profondeur et sensibilité, Rosella Postorino y montre la fragilité des frontières entre douceur et violence, amour ou haine. Entre la main qui caresse et celle qui tue, la bouche qui embrasse et celle qui mord.Et elle vient ainsi judicieusement nous rappeler que les "monstres" sont bien des hommes.Ma fureur de Jenny Downham
- Par isabelle_aubry
- Le 28/11/2020
- Dans Livre
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Aperçu : C'est l'histoire de Lexi, adolescente explosive qui laisse souvent la colère l'emporter. S'agit-il d'une crise d'adolescence ou de maltraitance ? La question est posée dès la couverture. Le début prend son temps, on a du mal à se faire une opinion car il faut saisir la complexité des situations, des personnalités : l'auteur nous promène dans la psychologie des personnages qu'elle sait rendre attachants.
Pour moi, un roman féministe au vrai sens du terme : une histoire de parole, de prise de conscience, d'émancipation. La maltraitance sans sensationnalisme : pas de viols, d'attouchements ou de coups. Les hommes et les femmes sont décrits avec qualités et défauts, forces et faiblesses, à égalité. Pas de manichéisme. L'héroïne, adolescente en construction est un personnage attachant : son évolution est crédible. Les parrallèles avec les contes de fées sont amusants.
Filles de la mer Mary Lynn Bracht
- Par isabelle_aubry
- Le 22/11/2020
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Un superbe livre qui nous vient de la Bibliothèque de Melun. (590p, car dans la version"grands caractères")
M.L.BRACHT :
Américaine d'origine sud-coréenne, Mary Lynn Bracht, née en 1978, vit à Londres depuis plus de dix ans. Elle a obtenu un master de Creative Writing à Birkbeck en 2015.
Ce livre est son premier roman !
4ème de couverture :
Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.
(1943). Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.
Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, ou l'espoir triomphe des horreurs de la guerre.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Côté historique :
Roman qui dénonce le traitement infligé aux filles et femmes coréennes par les troupes japonaises durant la Seconde Guerre mondiale.
2015... Près de 70 ans (!) se sont écoulés avant que le Japon demande pardon officiellement à la Corée du Sud, et accepte d'indemniser les rares survivantes d'une tragédie sans nom.
Honte, culpabilité et déshonneur :
c'est ce qui a muré dans le silence des milliers de femmes pendant plus de 45 ans... Jusqu'à ce courageux témoignage en 1991 d'une certaine Kim Hak-sun, enlevée à l'âge de 16 ans à l'époque des faits.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Filles de la mer raconte cette effroyable exploitation humaine que fut celle des "femmes de réconfort" : près de 200 000 jeunes filles et femmes kidnappées par l'armée japonaise, principalement en Corée, en Chine et aux Philippines.
Ainsi s'est constitué cet immense réseau d'esclaves sexuelles destinées aux soldats, réparties dans de sordides maisons de passe à travers les territoires occupés.Ce roman est une fiction, construite sur les bases d'une effroyable, et bien réelle, tragédie humaine.
Deux héroïnes, deux soeurs, deux destinées, à 68 ans d'intervalle.
1943 : Hana, 16 ans, se fait enlever par des soldats, sur la plage où elle a l'habitude de plonger en mer et de pêcher (c'est une haenyeo) avec sa mère. Voulant protéger sa petite soeur Emiko d'un kidnapping imminent, elle honore ainsi sa promesse tout en se sacrifiant. Et quel sacrifice !!
Celui de son innocence, de son identité, de sa joie de vivre, arrachée à sa terre, aux siens pour toujours...
2011 : Emiko, 77 ans, prend part aux manifestations annuelles devant l'ambassade du Japon, pour soutenir les rares "femmes de réconfort" survivantes, qui réclament depuis 10 ans au gouvernement japonais reconnaissance et réparation. Elle garde le fol espoir d'y reconnaître peut-être sa soeur Hana...&&&&&&&&&&&&&&&&&&
EXTRAITS :
- "Nous plongeons dans l'océan comme nos mères et nos grands-mères et nos arrière-grands-mères l'ont fait avant nous depuis des centaines d'années. Ce don est notre fierté, car nous ne dépendons de personne, ni de nos pères, ni de nos époux, ni de nos grands frères, ni même des soldats japonais pendant la guerre. Nous attrapons nous-mêmes notre nourriture, nous gagnons nous-mêmes notre argent, nous survivons grâce à ce que la mer nous offre. Nous vivons en harmonie avec la nature."
- "Plonger est un don. […] Flotter apaise son corps endolori. Retenir sa respiration pendant parfois deux minutes entières pour chercher des trésors de la mer est une forme de méditation."
- "Hana a seize ans et ne connaît rien d'autre qu'une vie sous l'occupation. Le Japon a annexé la Corée en 1910, et Hana parle couramment le japonais, a appris à l'école l'histoire et la culture japonaises et n'a pas le droit de parler, de lire ou d'écrire dans sa langue maternelle, le coréen. Elle est dans son propre pays une citoyenne de seconde zone à qui ne sont laissés que des droits de seconde zone, mais cela n'entache en rien sa fierté d'être coréenne. Hana et sa mère sont des haenyeo, des femmes de la mer, des femmes qui travaillent pour leur propre compte. Leur communauté, issue d'un petit village côtier du sud de l'île de Jeju, plonge dans une crique invisible depuis la route principale menant à la ville."
- "Hana hurle, mais il ne s'arrête pas. Aucun d'entre eux ne s'arrête. Hana finit par se taire ; par rester inerte alors que les soldats la souillent, les uns après les autres.
La nuit est tombée lorsque le défilé s'interrompt. Hana gît sur le tatami tâché de sang, à demi consciente, perdue dans d'indescriptibles ténèbres"
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ET en ces temps de confinement.... un peu d'évasion...d'étonnement....et d'admiration....:
Les sirènes de Corée : les pêcheuses en apnée de Jeju-do.
❤❤❤❤
Belles lectures !
The bookshop d'Isabel Coixet
- Par isabelle_aubry
- Le 22/11/2020
- Dans Film
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Aperçu : Florence Green décide de racheter "The Old House", une batisse désaffectée dans une modeste bourgade anglaise, pour y installer la librairie de ses rêves. Elle rencontre l'hostilité de la notable du coin qui tente de nuire à son projet par tous les moyens à sa portée.
Un film de 2017 à voir d'abord pour la beauté des paysages mais aussi pour l'amour des livres qui deviennent des personnages à part entière. A voir ensuite pour la peinture de la société, d'une acuité et d'une férocité acérée.
Isabel Coixet, réalisatrice espagnole née en 1960, focalise sur le rôle des petites mains, promptes à se mettre au service du plus fort avec le sentiment du devoir accompli et qui n'éprouvent pas de culpabilité car "elles n'y sont pour rien".
A savourer : le passage où, bien avant l'heure, les livres sont définis comme des biens essentiels... A voir gratuitement en ce moment sur Arte ou la médiathèque numérique...
Film adapté de la nouvelle du même nom de Pénélope Fitzgerald (1978).
I love you so mochi de Sarah Kuhn
- Par isabelle_aubry
- Le 08/11/2020
- Dans Livre
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Aperçu :
Kimi est une adolescente qui a tout pour être heureuse mais elle doit choisir ce qu’elle veut faire de sa vie et ce choix n’est pas facile… Après une dispute avec sa mère, sur une invitation de ses grands-parents, elle part au Japon, à la découverte d’elle-même…
Ce roman « young adult » est certes à classer dans le style « feel good » avec son fond de jolie romance mais il dépasse ce cadre. D’abord parce qu’il permet de découvrir le Japon et certaines traditions (même s’il faut être indulgent avec quelques clichés). Ensuite parce qu’il intègre une belle réflexion sur les rapports intergénérationnels, sur la transmission et la manière dont elle s’opère. Enfin, parce qu’il véhicule des passions : qu’il s’agisse de la mode ou de la nourriture, il y a une invitation à la pleine conscience qui n’est pas antagoniste avec le rêve.
Un roman à savourer comme un mochi…
❤❤❤
Belles lectures !
Un monstre à Paris
- Par isabelle_aubry
- Le 07/11/2020
- Dans Film
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Aperçu :
A Paris, en 1910, on suit Emile, passionné par le cinéma naissant et amoureux timide, dans une série d’aventures qui vont de la fabrication d’un monstre à son sauvetage. Au passage, les personnalités de tous les protagonistes de cette histoire se révèlent, invitant chacun à dépasser les apparences et à s’ouvrir à l’autre. Une réussite visuelle et sonore avec la musique composée par Matthieu Chedid et Patrice Renson.
Un film particulièrement en phase avec l’actualité car il parle de nos peurs. Mais il peut aussi être vu simplement à hauteur d’enfant…
Notez que grâce à votre inscription à la bibliothèque, vous pouvez vous inscrire gratuitement à la médiathèque numérique du 77 et ainsi le voir gratuitement…
Lien ici
❤❤❤
Bon visionnage !
Un Noël pour le loup de Thierry Dedieu
- Par isabelle_aubry
- Le 30/10/2020
- Dans Livre
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Aperçu :
Le loup décide de préparer un festin de Noël pour tous les habitants de la forêt. Et il le fait correctement : pour preuve, aucun des animaux invités ne se retrouvera au menu ! Il respecte même les préférences alimentaires de chacun... Et il prépare de beaux cadeaux. Mais personne n’arrive… Les bêtes, pas bêtes, craignent le piège et restent au loin, à observer le loup… Que va faire ce loup ingénieux ?
Un bel album de Noël, aux splendides illustrations… Une histoire pleine de patience et d'amour, invitation à prendre ce qui vous arrive avec philosophie et à en tirer du bonheur… L’auteur rappelle aussi, que les relations peuvent être longues à nouer, qu'elles se développent par étapes, avec des attentions modestes…
Un livre à lire et à réfléchir, de 7 ans à 77 ans…
❤❤❤
Belles lectures !
River of time de Jon Swain
- Par isabelle_aubry
- Le 30/10/2020
- Dans Livre
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25 ans après sa première parution, le récit des guerres d'Indochine (Vietnam, Cambodge, Laos, ...) du reporter britannique JON SWAIN est traduit pour la première fois en français.Aperçu :Jon SWAIN :Né à Londres en 1948, Jon Swain fut d’abord correspondant du Sunday Times à Paris, mais nourrissait des envies d’aventures, attisées, selon son propre aveu, par son passage dans la Légion étrangère.« Finalement, un coup d’État exauça mes prières ». À Phnom Penh, escale cambodgienne du majestueux Mékong, un prince est destitué, entraînant la jeune République Khmère dans le conflit du Vietnam voisin.Entre 1970 et 1975, c’est dans ces deux pays mutilés, puis au Laos et brièvement en Thaïlande, que Jon Swain est correspondant pour le bureau anglais de l’AFP.Il raconte ces années dans ses mémoires : "River of time".De la rivière du Mékong à l'exode des "boat people", en passant par la présence militaire française, Jon Swain n'oublie rien de ces années de désolation dont il a été un témoin impuissant, mais précieux.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~1970. Jon Swain a vingt-deux ans. Il couvre la guerre du Vietnam et est l’un des rares journalistes présents à Phnom Penh (Cambodge, 1975) quand la ville tombe aux mains des Khmers rouges. Capturé, il échappe de peu à l’exécution grâce à l’interprète cambodgien du New York Times, Dith Pran.Au Cambodge, on jouait le premier acte d’une tragédie qui durera dix ans.Lon Nol venait de réussir son coup d’État contre Norodom Sihanouk et dans le pays, outre la présence des troupes « Viet-Cong » (le Front National de Libération du Sud-Vietnam), se mettait en place une effroyable guerre civile.Les Khmers Rouges (mouvement politique et militaire communiste radical d'inspiration maoïste, qui dirigera le Cambodge de 1975 à 1979) s’organisaient dans les maquis et les attentats se multipliaient en ville.L’auteur retranscrit cette tragédie humaine avec d’autant plus d’émotion qu’il était parfois sorti de son rôle de journaliste, comme lorsqu’il voulut transporter vers l’hôpital une petite fille blessée après un attentat à la grenade contre le cinéma Khemara de Phnom Penh.Les pays de l’ex-Indochine gardaient encore un certain "romantisme" lié à l’imaginaire colonial. Jon Swain le résume d’ailleurs en une formule amusante. Adolescent, il pensait que l’attrait supérieur du colonialisme français en comparaison du colonialisme britannique se résumait en trois « B » : bars, boulevards et bordels (p.25). Bien sûr, la formule est simpliste et il le reconnaît volontiers, mais bordels et fumeries d’opium formaient effectivement une partie du décor.Vietnam, Cambodge et Laos étaient indépendants, mais il restait des traces des Français. Celles-ci s’effaçaient petit à petit et Jon Swain, en aventurier et en poète à la fois, avait su percevoir la beauté qu’il y avait dans la décadence des deux villes où il vécut entre 1970 et 1975, Phnom Penh et Saïgon.Quant au reportage de guerre, Jon Swain ne faisait pas les choses à moitié. Doué d’un courage physique impressionnant, il a souvent travaillé dans des zones de combat où il risquait d’être abattu, comme ce fut le cas de nombre de ses confrères. Deux passages particulièrement révélateurs en la matière sont à retenir :Le premier est une remontée du Mékong en 1974 sur un vieux rafiot, le Bonanza Three, depuis Saïgon, avec pour but de ravitailler Phnom Penh en riz. C’était probablement à l’époque l’itinéraire fluvial le plus dangereux du monde.Le second passage est une évocation de la vie et des combats des soldats de l’Armée de la République du Vietnam (ARVN), après 1973, du côté de Pleïku, dans les hauts plateaux du centre du Vietnam. C’était-là un angle rare : les journalistes occidentaux couvraient le plus souvent les combats des troupes américaines et, s’ils accompagnaient parfois les Sud-Vietnamiens, très rares sont ceux qui l’ont fait après les accords de Paris. En faisant le portrait d’un soldat de l’ARVN tué au front, Pham Van Nu, Jon Swain rend aussi hommage à ceux qui sont aujourd’hui les grands oubliés de ce conflit.En avril 1975, les Khmers rouges sont aux portes de Phnom Penh. Jon Swain, sans réussir à s’expliquer son choix, décide de retourner dans cette ville par le dernier avion au décollage de Bangkok. Le chapitre qu’il consacre à la chute de Phnom Penh est bouleversant. D’abord, en raison de son histoire personnelle : kidnappé en compagnie de Sydney Schanberg, le correspondant du New York Times, il n’aura la vie sauve que grâce à Dith Pran, l’interprète et fixeur (guide-interprète) de ce dernier. Mais les deux journalistes ne pourront lui rendre la faveur. Ils ne parviendront pas à l’aider à s’échapper et Pran connaîtra l’enfer des camps de travail des Khmers Rouges pendant plus de trois ans.Comme l’indique la quatrième de couverture du livre, c’est cette histoire qui a inspiré le film La Déchirure de Roland Joffé en 1984. (lien ci-dessous).|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||Hommage éternel aux nombreux journalistes et photographes tombés là-bas, mais aussi à ces personnages métissés par l’Occident qui animent l’ancienne “perle de l’Asie”.Témoignage rare sur ce conflit.Documentaire Cambodge, année zéro / Pilger-Munro (journalistes) :lien extrait film :On apprend la mort du tortionnaire khmer rouge Douch ....complément au livre présenté :❤❤❤
Belles lectures !Meurtres pour rédemption de Karine Giebel
- Par isabelle_aubry
- Le 30/10/2020
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Aperçu :
Karine GIÉBEL :est une auteure française de romans policiers, née le 4 juin 1971 à La Seyne-sur-Mer.oeuvres principales :Meurtres pour rédemption
Les Morsures de l'ombre
Juste une ombre
Purgatoire des innocentsToutes blessent la dernière tue (2019), (inscrit sur la liste attente Melun)En huit romans, souvent primés, elle s'est fait une place à part dans le thriller psychologique. Ses romans sont traduits en 9 langues.4ème de couverture :Marianne, vingt ans. Les miradors comme unique perspective, les barreaux pour seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière. Une vie entière à écouter les grilles s'ouvrir puis se refermer. Indomptable, incapable de maîtriser la violence qui est en elle, Marianne refuse de se soumettre, de se laisser briser par l'univers carcéral sans pitié où elle affronte la haine, les coups, les humiliations. Aucun espoir de fuir cet enfer. Ou seulement dans ses rêves les plus fous. Elle qui s'évade parfois, grâce à la drogue, aux livres, au bruit des trains. Grâce à l'amitié et à la passion qui l'atteignent en plein cœur de l'enfermement.Pourtant, un jour, l'inimaginable se produit. Une porte s'ouvre. On lui propose une libération... conditionnelle. " La liberté Marianne, tu dois en rêver chaque jour, chaque minute, non ? "Oui. Mais le prix à payer est terrifiant. Pour elle qui n'aspire qu'à la rédemption...&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Se déroulant en milieu carcéral, ce roman interroge le lecteur sur les notions de liberté et d’emprisonnement, surtout avec la dimension de perpétuité dont est écrouée Marianne.Karine Giebel réussit avec brio à nous faire ressentir l’enfermement, à la fois physique et privateur, mais surtout psychologique. Les barbelés du remord sont parfois plus fort que les murs.Sous une plume magistrale, l’auteur nous fait passer ces sentiments douloureux et nous interroge aussi sur les notions de justice, sur l’horreur du milieu carcéral et sur les notions de bien et de mal.L’écriture se fait tantôt riche et poétique, d’un lyrisme flamboyant lorsque Marianne rêve de liberté, tantôt acérée, glaciale et morcelée lorsque sa rage prend le dessus. Chaque mot prend une dimension impressionnante et rend le texte aussi beau et poignant que destructeur et brutal.Ce livre est un petit bijou d’écriture.....EXTRAITS :- « Maintenant tu peux chialer. Personne ne te verra, personne ne t’entendra. Tu peux gémir sur ton sort. Sur ta connerie et tout le reste. C’est toujours de ma faute. Toujours. J’ai toujours tout fait de travers. Toujours détruit. Pourquoi j’ai torturé ce vieux? Pourquoi j’ai tiré sur ces flics? Pourquoi j’ai défiguré une gardienne? Pourquoi? Je suis quoi? »- « Tous les soirs se ressemblent, les nuits aussi. Et les jours, c’est pareil. A quoi se raccrocher, alors? Aux repères, ceux qui rythment le temps, évitant qu’il ne devienne une hideuse masse informe. S’y cramponner, comme à des arbres au milieu d’une plaine infinie, à des voix au coeur du silence. A chaque heure, quelque chose de précis. Gestes, odeurs ou sons. Et, au-delà des murs, le train. Décibels de liberté venant briser l’aphasique solitude. Celle-là même qui vous dévore lentement, morceau après morceau. Qui vous aspire sans heurt vers les abîmes du désespoir.»- " - Si tu te tiens à carreau, tu finiras par sortir, assura la surveillante.- Tu parles ! J'aurai soixante piges et plus un cheveu sur le crâne... Ça sera en...2045... Putain ! On dirait un truc de science-fiction ! 2045..."- "- On peut aller en promenade? J'ai besoin de prendre l'air...- Arrête, tu sais bien que ce n'est pas l'heure. Tu ouvriras ta fenêtre, voilà tout!
- Mais il y a des barreaux!
- Les barreaux n'empêchent pas l'air de rentrer que je sache! Allez, dépêche-toi, je te ramène et je rentre chez moi. Enfin ! Dure journée...
- Toi au moins, t'as pas de barreaux aux fenêtres !
- Si. J'habite au rez-de-chaussée.....&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Comment un petit bout de femme de 45 kg peut-elle faire tant de ravage ? Quel est son moteur ?L'action change de cap quand on lui propose un marché en échange de sa liberté. Jusqu'où est-elle prête à aller pour l'obtenir ? A quel prix ?&&&&&&&&&&Karine Giébel ne fait pas dans la dentelle. C'est sauvage !!La tension est omniprésente.(Quelques redondances, 200p en moins n'auraient rien gâcher.^^)( Pourra paraître "too much" à certains : vraisemblance/cruauté !)❤❤Belles lectures !De pierre et d'os de Bérengère Cournut
- Par isabelle_aubry
- Le 30/10/2020
- Dans Livre
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Aperçu :B. Cournut :née en 1979, est correctrice dans la presse / l’édition... et écrivaine.
Un temps secrétaire du traducteur Pierre Leyris, dont elle accompagne les œuvres posthumes chez l’éditeur José Corti (Pour mémoire, 2002 ; La Chambre du traducteur, 2007), elle publie son premier roman, "L’Écorcobaliseur", en 2008.autres titres :Par-delà nos corps, Née contente à Oraibi, Palabres....4ème de couverture :Deux ans après son roman Née contente à Oraibi, qui faisait découvrir la culture des indiens Hopis, Bérengère Cournut poursuit sa recherche d’une vision alternative du monde avec un roman qui nous amène cette fois-ci dans le monde inuit. Empreint à la fois de douceur, d’écologie et de spiritualité, De pierre et d’os nous plonge dans le destin solaire d’une jeune femme eskimo.Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n’a d’autre solution pour survivre que d’avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d’une quête qui, au-delà des vastitudes de l’espace arctique, va lui révéler son monde intérieur.
Édition augmentée d'un cahier de photographies.(comme toujours, aux éditions du Tripode, couvertures très esthétiques, rabats, détails de pagination, qualité du papier....du beau livre ....)NOTE LIMINAIRE :
Les Inuit sont les descendants d’un peuple de chasseurs nomades se déployant dans l’Arctique depuis un millier d’années. Jusqu’à très récemment, ils n’avaient d’autres ressources à leur survie que les animaux qu’ils chassaient, les pierres laissées libres par la terre gelée, les plantes et les baies poussant au soleil de minuit. Ils partagent leur territoire immense avec nombre d’animaux plus ou moins migrateurs, mais aussi avec les esprits et les éléments. L’eau sous toutes ses formes est leur univers constant, le vent entre dans leurs oreilles et ressort de leurs gorges en souffles rauques. Pour toutes les occasions, ils ont des chants, qu’accompagne parfois le battement des tambours chamaniques.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Une nuit, la jeune Uqsuralik est séparée de sa famille par une faille dans la banquise qui emporte les siens, et se retrouve démunie et isolée dans l’immensité neigeuse, une dent d’ours autour du cou en guise d’amulette, sans autres ressources que le manche d’un harpon, une peau d’ours et un couteau. Consciente que seule, elle n’a aucune chance de survie, Uqsuralik se résout à partir. Commence alors une épopée polaire au cours de laquelle elle endure la faim, le froid, l’agressivité des chiens affamés dont elle doit aussi se protéger. Quand, à moitié morte, elle rencontre enfin un clan, elle est sauvée, et gagne bientôt le respect de tous en contribuant à la chasse et à la vie quotidienne de la communauté. Mais notre héroïne n’est pas au bout de son destin…L’auteure nous offre une véritable plongée dans la culture inuite : relations entre les membres des familles qui vivent au rythme des saisons en suivant le gibier, cérémonies de chasse, fêtes communautaires, jeux et chants récitatifs.Pour écrire De pierre et d’os, elle a travaillé sur les fonds Jean Malaurie et Paul-Émile Victor du Muséum national d’histoire naturelle, et a fait relire son livre par des anthropologues.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&EXTRAITS :- "Nous allons loin parfois. Au-delà de la baie, au pied des icebergs qui passent au large. Ces géants de glace sont comme des montagnes posées sur l'eau. Aux heures où le soleil monte dans le ciel, ils sont éblouissants, on ne peut pas les regarder sans se blesser les yeux. Ils parlent une langue étrange - de succion, d'écoulements et de craquements. Ils sont plus imprévisibles encore que la banquise."- "En attendant, chacun cherche à animer du mieux qu'il peut les veillées de la grande maison. Les hommes se livrent à des récits de chasse épique et précis. Leurs mains se font dos d'ours et pattes de renard. Ils miment la marche lente du gibier qui est venu à leur rencontre et la façon dont ils ont mené leur traque.Une vieille raconte aussi le grand voyage qu'ont fait ses parents bien avant sa naissance, les périls qu'ils ont enduré en traversant les glaces. Il paraît qu'à une époque retirée, on pouvait rejoindre en hiver une île lointaine où le gibier abonde. depuis, les courants ont changé, et il n'est plus possible de s'y rendre en traîneau. Ainsi se meut notre territoire dans une grande respiration qui nous entraîne."
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Beautés des paysages, âpreté de ces territoires de neige et de glace : ce récit n'est pas situé dans le temps (pas contemporain il me semble) .....régions de l'ours polaire....Alaska, Groenland...Personnages à l’énergie et à la force vitale fabuleuses.Conte initiatique ethnologique à forte imprégnation de chamanisme, agrémenté de chants dans lesquels s'expriment hommes et espritsDe pierre et d’os raconte également le silence......❤❤Belles lectures !La terre qui penche de Carole Martinez
- Par isabelle_aubry
- Le 30/10/2020
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aperçu :Carole MARTINEZ :née le 10 novembre 1966 à Créhange, est une romancière française.Elle est professeur de français pendant plusieurs années et se lance finalement dans l'écriture en 2005.autres romans qui ont reçu de nombreux prix :° Le Cœur cousu (2007)° Du domaine des Murmures (2011)Son dernier ouvrage : Les roses fauves.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&4ème de couverture :Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas."Vieille âme" et "petite fille" partagent la même tombe et leurs récits alternent." À tes côtés, je m’émerveille.
Blottie dans mon ombre, tu partages ma couche.
Tu dors, ô mon enfance,
Et, pour l’éternité, dans la tombe, je veille.Nous sommes mortes à 12 ans et , depuis, j'ai vieilli, infiniment, à regarder le monde sans en être."
L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend.
Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais?
Par la force d’une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l’orée du rêve...
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&C’est au 14è siècle, à la fin de la Guerre de Cent ans, que vit Blanche sur cette "terre qui penche" (région entre Dole et Pontarlier, rivière La Loue, rivière féérique adorée et crainte à la fois, Jura).Enfin....., qu’elle vivait plutôt car, comme nous finirons assez vite par le comprendre, c’est une enfant morte à douze ans, devenue une âme errante à l’insondable vieillesse qui nous conte, à distance, la vie et l’expérience d’une jeune fille, celle qu’elle fut avant d’être l’une de ces victimes des innombrables fléaux de son temps : un roman à deux voix, presque un dialogue mais pas tout à fait, entre la jeune Blanche et La Vieille Âme qu’elle est devenue.
Blanche ne rêve que de savoir lire et écrire.Un plaisir dont la prive un père autoritaire et brutal au prétexte que ces activités corrompent l’esprit faible d’une femme. Un père aux pouvoirs infinis depuis que la mère de Blanche a mystérieusement disparu. Un père qui n’a de cesse de tromper sa rage de la perte d’une épouse adorée en exerçant sans relâche son droit de cuissage sur sa domesticité sous les yeux de sa fille, sans vergogne ni retenue.
Aussi, lorsque celui-ci emmène Blanche, sans la moindre explication, au Domaine des murmures, après l’avoir revêtue de ses plus beaux atours, elle qui jusqu’ici n’eut droit qu’à des hardes, la jeune fille tente de comprendre ce qu’on attend d’elle.....&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&EXTRAITS :- "Être père n'est pas une affaire naturelle. Je ne me souviens pas vraiment du mien, il était une grande figure absente, un mythe construit par la parole de ma mère et par celle de ses gens, mon père était un modèle, un nom, un château, une terre, de grandes batailles, mon père contenait son père et le père de son père, mon père était l'incarnation d'une lignée que j'ai appris à respecter, à vénérer. J'ai songé alors que, depuis des générations, les hommes de ma maison devenaient pères en observant, en construisant ou en renversant leur propre père, pas en se penchant sur leurs enfants."- "Les enfants étaient rares en ce monde.Ils étaient si petits lors du premier passage de la Male Mort, presque dix ans plus tôt, qu'elle n'en avait fait qu'une bouchée...
C'est alors que, pour lutter contre le vide, les femmes se sont remises à l'ouvrage. Elles ont travaillé à repeupler la terre. Leurs ventres se sont enflés de petits...
Les femmes ont engendré de la jeunesse à foison pour résister à leur grande peine, pour ravauder leurs coeurs."- "Si je me souviens de ma vie charnelle, c’est grâce à toi mon enfance. Ton sommeil nous protège de l’oubli.
Je me souviens, car tu as gardé ta vie intacte dans ta mémoire de petite fille et que tu la parcours, à voix haute, tandis que tu dors. Alors, tout contre toi, moi, « la vieillarde », j’écoute mon enfance causer. Je t'écoute conjuguer jadis au présent et je m’émerveille."&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Carole Martinez confère à ce récit moyenâgeux une réelle magie, alliant la saveur d'un langage d'époque à une réelle poésie de l'image et du style ; elle manie une très belle langue française !Grande conteuse !!❤❤❤Belles lectures !La serpe de Philippe Jaenada
- Par isabelle_aubry
- Le 30/10/2020
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Ph.JAENADA :né en 1964 à St Germain en Laye.Après sept romans tirés de sa propre existence, Philippe Jaenada reçoit le prix Femina pour La Serpe (Julliard) en 2017.Pour la troisième fois, (après "Sulak" (2013), et "La Petite femelle") (2015), il s'empare d'un fait divers, enfile le vêtement de détective et part à "la conquête des petites choses qui dérapent, des détails qui interpellent".4ème de couverture :Un matin d’octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, Henri Girard appelle au secours : dans la nuit, son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe. Il est le seul survivant. Toutes les portes étaient fermées, aucune effraction n’est constatée.Au terme d’un procès retentissant, pourtant soupçonné, il est acquitté et l’enquête abandonnée, alors que l’opinion publique reste convaincue de sa culpabilité,Henri Girard s’exile au Vénézuela.Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du "Salaire de la peur", écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud. ( =>en 1953, film avec Vanel et Montand)&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Quand l'écrivain endosse le rôle de détective.....Un fait divers aussi diabolique, un personnage aussi ambigu qu’Henri Girard ne pouvaient laisser Philippe Jaenada indifférent.Enfilant le costume de l’inspecteur amateur, il s’est plongé dans les archives, a reconstitué l’enquête et déniché les indices les plus ténus pour nous livrer ce récit haletant dont l’issue pourrait bien résoudre une énigme vieille de soixante-quinze ans...La serpe raconte donc l'histoire d'un triple meurtre qui a eu lieu en octobre 1941 dans le château d'Escoire, en Dordogne, au coeur du Périgord.
Georges Girard, sa soeur Amélie, et Louise la bonne, sont découverts sauvagement assassinés à coups de serpe.
Le seul survivant Henry, le fils de Georges, est tout de suite inculpé car tout l'accuse...
De plus, il était le seul héritier des deux victimes et, manque de chance ou préméditation, il venait d'emprunter deux jours avant, l'arme du crime, et avait obligé son père à venir les rejoindre au château, alors qu'il n'avait pas l'intention d'y venir.
Aucune porte n'a été fracturée et les témoignages ne concordent pas.
Alors que tout le monde le pense coupable, il sera pourtant acquitté lors de son procès aux assises, en 1943, après 19 mois d'emprisonnement dans les conditions terribles de l'époque…
Maurice Garçon, son avocat, un ami de son père, a fait une plaidoirie remarquable et les jurés, convaincus de son innocence, ont à peine pris le temps de délibérer...
Henry Girard est libre, certes, mais il sera poursuivi toute sa vie par cette accusation et ne se remettra jamais de la perte de ses proches.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&La première partie du roman est consacrée à la vie d'Henri Girard avant et après les meurtres, un homme à la vie très atypique et passionnante.Ensuite l'auteur a trop tendance à s'étendre sur d'autres sujets, alors le livre perd un peu en dynamique......Le lecteur découvre alors, dans la seconde moitié du roman, que beaucoup de pistes n'ont pas été poursuivies, que de nombreux témoins de l'affection qu'Henri portait à ses proches n'ont jamais été convoqués au procès, que la scène de crime, elle-même, n'a pas été étudiée de près comme elle aurait dû l'être…et même que certains faits relevés par les brigadiers, arrivés les premiers sur les lieux le jour du crime, ont carrément été contestés par les plus hauts gradés......&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&- Nombreuses digressions voire bavardages... certes intéressants, souvent comiques, mais......- Placements de produits !- Auto-promotion pour ses précédents livres !Mais un travail d'enquête de l'auteur qui est impressionnant de recherches, de documentations et d'analyses.Un travail titanesque et une enquête hors pair.❤❤Belles lectures !Sérotonine de Michel Houellebecq
- Par isabelle_aubry
- Le 30/10/2020
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M.Houellebecq :né le 26 février 1956 à Saint-Pierre (La Réunion), est un écrivain, poète et essayiste français.Écrivain et personnage clivant, je n'entre pas dans les détails de sa vie et de ses écrits => cf. wikipedia, par exemple, pour une approche plutôt exhaustive....autres écrits :° Extension du domaine de la lutte (1994)° Les Particules élémentaires (1998)
° Plateforme (2001)
° La Possibilité d'une île (2005)
° La Carte et le Territoire (2010)
° Soumission (2015)
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&4ème de couverture :« Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l'amour » écrivait récemment Michel Houellebecq.Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d'ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman, son double inversé), l'échec des idéaux de leur jeunesse, l'espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue.Ce roman sur les ravages d'un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret."&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&Petit à-côté médical et diététique^^Entre deux mondes de Olivier Norek
- Par isabelle_aubry
- Le 22/08/2020
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Je viens de terminer ce livre qui appartient à Christiane.Pour les personnes absentes et celles de l'autre séance, aperçu :Olivier NOREK :déjà connu du club avec "Surface" (cf. mail du 25 août 2019)Prix Sang d'encre des lycéens, Prix Sang d'encre des lecteurs 2018, et Étoile du Parisien du meilleur polar 2017.Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l'attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir. Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu'il découvre, en revanche, c'est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n'ose mettre les pieds.....Bastien, lieutenant de police en France, arrive à Calais, sa nouvelle affectation, avec sa fille de 14 ans et sa femme, dépressive depuis la mort de son père."Les deux mondes en question" sont deux faces d’une même désespérance. Des damnés de la Terre du Moyen-Orient ou d’Afrique ont fui la guerre, guidés par un bouche-à-oreille incontrôlable vers le Royaume-Uni. Ils échouent aux portes de cet eldorado fantasmé, à Calais, dans le plus grand bidonville d’Europe. Les Iraniens l’appellent « la Forêt » : « jangal » dans leur langue." La jungle est l’incarnation de l’inhumanité invivable, et la loi de la jungle une forme de chaos qui fait office d’épouvantail politique "."Les migrants fuient un pays en guerre vers lequel on ne peut décemment pas les renvoyer, mais de l’autre côté, on les empêche d’aller là où ils veulent. C’est une situation de blocage, on va dire. […] Vous croyez aux fantômes, Passaro ?- Je ne me suis jamais posé la question. Vous parlez des esprits qui hantent les maisons ?
- Exact. Coincés entre la vie terrestre et la vie céleste. Comme bloqués entre deux mondes. Ils me font penser à eux, oui. Des âmes, entre deux mondes…"~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Ce roman est triste et décrit une réalité qui n'est pas agréable à lire, ce roman met une histoire, des noms et des prénoms là où souvent on ne voit que des images et des chiffres entendus rapidement à la télé, faciles à oublier....Dans ce récit, O.Norek fait émerger des figures fortes, chacune, symbole d’une douleur :à l’intérieur des barbelés, le Syrien Adam, policier et opposant clandestin....Et avec lui le petit Soudanais Kilani, chair à canon en son pays, chair à plaisir dans l’enceinte du camps....Hors de la « Jungle », mais aussi salis que s’ils y dormaient, des policiers usés et sans illusions, jusqu’à douter de leur propre humanité. Autour d’eux, d’autres migrants et d’autres flics, comme autant d’angles et de points de vue.❤❤❤Bien mérités !!Belles lectures !